Alors que le bonus réparation a été étendu notamment aux vêtements, se pose la question comment plus et mieux réparer.


au sommaire


    Cela vous intéressera aussi

    [EN VIDÉO] Ce robot intelligent booste le recyclage de nos déchets La start-up belgo-britannique Recycleye propose une solution automatisée ultra-efficace pour le tri de nos déchets....

    Les Français jettent 700 000 tonnes de vêtements chaque année, dont les deux tiers finissent dans des décharges, estime Bérangère Couillard, la secrétaire d'État chargée de l'ÉcologieÉcologie. Elle a d'ailleurs annoncé pour le mois d'octobre l'étendue du bonus réparation prévu par la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaireéconomie circulaire (Agec) aux articles de sport, aux articles de bricolage et de jardin, aux vêtements textiles et chaussures, mais aussi aux meubles. Mais réparer est-il toujours bénéfique ? Et si oui, jusqu'à quelle distance entre le consommateur et le réparateur ? Pour répondre à ces questions, une étude pour chiffrer l'impact environnemental de la réparation d'une veste a été menée par Millet Mountain Group, dont font partie les marques MilletMillet et Lafuma, et Goodloop, dont la cofondatrice, Solenne Bécart, en tire le bilan.

    Solenne Bécart et Louise Leboucher, cofondatrices de Goodloop. © Goodloop
    Solenne Bécart et Louise Leboucher, cofondatrices de Goodloop. © Goodloop

    Avant d'entrer dans le vif du sujet, pouvez-vous nous présenter Goodloop ?

    Solenne Bécart : La marque Goodloop est spécialisée dans la réparation de vêtements et équipements de sport outdoor, comme les vestes et pantalons étanches, doudounes, sacs à dosdos, tentes, duvets... Je l'ai cofondée avec Louise Leboucher en partant du constat que le secteur faisait rêver avec ses grands espaces mais pourtant complètement « désaligné » avec sa production de massemasse à l'autre du bout du monde et sans réelles solutions pour gérer la fin de vie de ses produits. Nous voulions donc apporter des réponses à ces problématiques et créer des emplois en local.

    Pourquoi cette étude ?

    Solenne Bécart : Depuis la fin du confinement, le sport outdoor a le ventvent en poupe comme les questions de l'impact écologique et du pouvoir d'achat. La réparation est donc une solution à développer davantage car la source principale de pollution concerne la fabrication du vêtement. Plus on prolonge sa duréedurée de vie, moins on en achète, mais nous voulions nous assurer que ça ne crée pas de transfert d'impact sur d'autres critères : le réchauffement climatiqueréchauffement climatique, l'utilisation des ressources fossilesfossiles, l'eutrophisationeutrophisation des eaux douces et les particules finesparticules fines.

    Quelles en sont les principales conclusions ?

    Solenne Bécart : Cette étude permet d'affirmer que les avantages de la réparation sont donc avérés sur le plan environnemental, mais également sur le plan économique et social. Elle confirme aussi que même si un vêtement traverse la France par colis pour être réparé par Goodloop, l'impact environnemental reste plus bénéfique que de ne pas réparer le produit et de le remplacer par du neuf.

    La réparation de vêtements de sport outdoor. © Goodloop
    La réparation de vêtements de sport outdoor. © Goodloop

    Ce « bonus réparation » peut-il contribuer à changer les habitudes ?

    Solenne Bécart : Cette initiative est très vertueuse car elle permet non seulement de fédérer les filières de réparation, de réemploi et de recyclage mais aussi de mettre tout le monde en mouvementmouvement, les acteurs économiques comme les citoyens. La réparation doit devenir une norme de consommation, mais il faut aussi créer plus de lieux dédiés sur l'ensemble du territoire, ainsi que faciliter la vie des marques qui veulent aller dans cette direction, par exemple par la digitalisation afin de fluidifier les échanges.

    Que faire de plus pour accélérer sur le sujet ?

    Solenne Bécart : La loi Agec, les indices de durabilitédurabilité et réparabilité, ainsi que les discussions actuelles au niveau européen sur l'empreinte environnementale d'un produit sont des éléments très positifs. Mais je pense qu'il reste du chemin à parcourir, par exemple sur les questions de la taxation à 20 % de nos activités au même titre que celles qui sont moins vertueuses, ou encore sur les pratiques commerciales pour mieux faire connaître le sujet de la réparation.

    Le mois du Recyclage ♻️

    Futura vous pose la question !